Si une émission de divertissement coûte de l'argent, ce n'est pas seulement à cause du salaire de l'animateur vedette. Les artistes sont de plus en plus fréquemment "défrayés". Bien entendu, ne comptez sur aucune boite de production pour vous communiquer le prix d'une prestation d'artiste. Et inversement, dans un bel élan de solidarité, accrochez-vous pour faire dire à un artiste le cachet qu'il a perçu pour passer dans la Star Academy sur TF1 ou Graine de stars sur M6. Le silence est d'or.
Pourtant, le principe est simple. Patrick Timsit, à son époque one-man-show, confiait il y a quelques années la règle du jeu :
"Quand je suis invité, je ne suis pas payé. Pas un rond. Je ne suis payé qur lorsque je fais un sketch, mon métier !" C'est pour chiffrer le fameux "défraiement" que les choses se compliquent. Car plusieurs paramètres, et pas des plus rationnels, interviennent : la notoriété de l'artiste, le côté évènement ou pas de son passage télé, la durée de sa prestation, son implication dans l'émission et ... le "copinage".
Si on met à part les émissions des chaines thématiques, qui n'ont pas assez de moyens pour payer qui que ce soit, donner de la voix le temps d'une seule chanson dans une émission de divertissement peut rapporter de 762 uros à 7.622 uros. Malgré le petit budget dont il dispose pour produire son émission, Pascal Sevran paie par exmple ses invités 1.524 uros à 3.049 uros lorsqu'ils viennent hors promo.
A la Star Academy, une Mariah Carey ou un Ray Charles ne passent pas que pour les beaux yeux de Nolween ou ceux endormis de Georges-Alain... Les artistes de "classe internationale", ça se monnaye environ 15.250 uros. Ce gentil cachet aurait gentiment aidé quelques pointues à se rendre sur les plataux de la Star Academy à ses débuts, à une ère où celle-ci était controversée. "Leur cachet dépend bien sûr de leur temps de présence sur le plateau mais aussi de ce qu'il a à y faire" confie une repsonsable de production qui préfère rester anonyme. "Si une star se retrouve à chanter un duo, elle prend des risques. Et le risque, ça se paye !"
La pige des artistes, prend parfois des formes plus "matérielle". Ce qu'on appelle la prise en charge, les frais réels : le transports (plus souvent par jet privé), l'hébergement (en palace), et les à-cotés plus ou moins farfelus selon les stars.
Dans le magazine Télévision, Vanessa Paradis levait un coin de voile sur le mode de fonctionnement des artistes. "Quand on passe dans des émission de variétés, on a un cachet. Pas énorme d'ailleurs, alors que souvent, pour préparer ces trois minutes, on a travaillé toute la journée... C'est un métier où on se sert de vous et où vous vous servez des autres. C'est la règle du jeu. Parfois, c'est une histoire de commerce car ce sont les participations des vedettes qui attirent les gens. Mais ce métier n'est pas que pourri. Il y a aussi des histoires d'amitié et de respect. Et là, le commerce n'a rien à voir."
Les yeux se tournent alors vers Michel Drucker. Dans le milieu, ses décennies la tête dans le poste lui ont permis de tisser de longs et puissant liens d'amitié avec la plupart des artistes "stars" aujourd'hui. Alors, si certains ont la mémoire courtes, la pluparts n'oublient pas d'où ils viennent. L'artiste prend alors le minimum syndical. De toute façon, un passage télé est toujours une bonne affaire. Un, l'artiste est souvent rémunéré. Deux, quel meilleur secteur pour faire connaître son dernier single. Trois, une diffusion télé lui permet de prétendre au reversement de droits d'auteurs.
Article publié dans "Tv magazine n°18.312"